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À moi seul !… pour moi seul !… Oh ! toute ma pensée
Fixe, ardente et jalouse, allait, en frémissant,
Vers cette fleur de pourpre, à ta gorge placée
        Comme une goutte de ton sang ;

Chaude émanation, larme rouge, venue
Des sources de ce cœur où tu m’as fait puiser,
Et que j’aurais voulu, sur ta poitrine nue,
        Boire, à genoux, dans un baiser !

Ta robe, autour de toi, flottait comme un nuage ;
Tes cheveux déroulés m’embaumaient en passant ;
Mais je suivais toujours, sur les bords du corsage,
        L’étoile au disque rougissant.