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PORTRAITS DES COMEDIENNES
DE L’HOSTEL DE GUENEGAUD.


LA MOLIERE

Les grâces et les ris regnent sur son visage ;
Elle a l’air tout charmant, et l’esprit tout de feu ;
Elle avoit un mary d’esprit, qu’elle aimoit peu
Elle en prend un de chair, qu’elle aime davantage.

LA DE BRIE
Il faut qu’elle aist esté charmante,
Puisque aujourd’huy, malgré ses ans,
A peine des charmes naissants
Egalent sa beauté mourante.

LA LAGRANGE
Si, n’ayant qu’un amant, on peut passer pour sage,
Elle est assez femme de bien ;
Mais elle en auroit davantage,

Si l’on vouloit l’aimer pour rien.