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entières et sans diminuer sensiblement de poids. Et, pour autant de bonne foi qu’on veuille leur prêter, ils ne seraient certainement pas fervents au point de prendre le contenu de quelques tubes de granules à l’aconitine ou au sulfate de strychnine pour le triomphe de leur cause. On sait que, lorsqu’il s’agit de médicaments homœopathiques, on peut, au contraire, avaler impunément des boîtes entières de globules, à la barbe de leur puissance dynamique, serait-elle acquise par la trillionnième dilution !

Une partie du problème était résolue, les parties actives du médicament étaient séparées, une complication était éliminée et la thérapeutique avait fait un pas vers la simplification.

Il restait encore à connaître les effets thérapeutiques des nouvelles substances afin que les moyens d’action fussent aussi sûrs que possible. M. Burggraeve a expérimenté sur lui-même ; après avoir parfaitement observé l’état de son pouls et la température de son corps, il a pris successivement des doses de ½ milligramme d’alcaloïde à des intervalles déterminés. Il a pu, ainsi, constater à quelle dose il faut porter le remède pour arriver au degré de saturation de l’organisme où le pouls et la chaleur se dépriment au-dessous de la moyenne physiologique.

Les doses minima sont ainsi fixées ; les auteurs de Matière Médicale donnent la plupart des doses maxima.

M. Burggraeve a aussi conclu que, dans l’état pyrétique il faut dépasser cette dose minima autant de fois que le pouls et la chaleur sont eux-mêmes au-dessus de la moyenne physiologique ; ainsi pour amener un abaissement du calorique animal de deux degrés, a-t-on besoin, par exemple, de 2 milligr. d’aconitine, pour l’abaisser