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Frappé de cette discordance, les progrès de la pathologie d’une part, et le retard relatif de la thérapeutique d’autre part, le docteur Burggraeve a formé une nouvelle pharmacopée sur laquelle il a basé sa médecine dite atomistique. Mais ce nom rappelait par trop l’homœopathie pour que ses détracteurs ne fussent pas portés à l’assimiler à cette dernière et à lui faire subir le même sort. Aussi, la nouvelle venue fut-elle obligée de changer de nom. Elle prit celui de médecine dosimétrique ou en rapport avec l’intensité de la maladie ; c’est-à-dire, que là où l’expectation ne fait rien et où l’homœopathie n’agit que pour la forme, la médecine dosimétrique emploie les moyens les plus énergiques de la matière médicale.


II

M. Burggraeve a étendu sa réforme plus loin que ne le comprend le champ de la pharmacie : il a voulu arrêter le matérialisme médical sur la pente duquel glisse l’école anatomo-pathologique. Pour cela, il a adopté les principes du docteur Amédée Latour, qui condamne en ces termes l’école organicienne :

« La médecine actuelle a dévié de ses voies naturelles ; elle a perdu de vue son noble but : celui de guérir ou de soulager. La thérapeutique est rejetée sur le dernier plan. Sans thérapeutique cependant le médecin n’est qu’un inutile naturaliste, passant sa vie à reconnaître, à classer, à dessiner les maladies de l’homme. C’est la thérapeutique qui élève et ennoblit notre art ; par elle seule il a un but ; et j’ajoute que par elle seule cet art peut devenir une science. »