Page:Bouchaud - Considérations sur quelques écoles poétiques contemporaines, 1903.djvu/9

Cette page a été validée par deux contributeurs.

qui étoit leur coryphée, en avoit défendu l’usage. Tout de même, en disoient-ils beaucoup de choses louables, nous renvoyant encore à ce maître ignare dont ils prenoient aussi les œuvres à garant, lorsqu’ils vouloient autoriser quelqu’une de leurs fantaisies. Enfin, il y en eut un, plus hardi que tous, qui conclut qu’il falloit mettre en règne, tout ensemble, des rimes anciennes que l’on renouvelleroit, ou d’autres que l’on inventeroit, selon que l’on connoitroit qu’elles seroient nécessaires. »

J’arrête ici la citation. Aussi bien est-elle probante. Elle témoigne, une fois de plus, des discussions qui ont régné, par instants, dans le camp des Muses, discussions qui, de nos jours, se reproduisent de nouveau. On aurait tort, d’ailleurs, de traiter avec indifférence de semblables questions. Il y va de l’intérêt de la poésie. L’intransigeance, d’une manière ou d’une autre, est toujours un défaut de compréhension. Il ne suffit pas de juger en dernier ressort sans vouloir prendre part aux débats ; mais il convient de se pénétrer à fond des systèmes qui militent entre eux. Après quoi il sera aisé de conclure.