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Les siècles ont passé : de ta Cité les cloches
Sonnent des Te Deum et non plus des Tocsins,
Et tu ne verras plus, dans le creux de tes roches,
Les Northmans ni les Sarrasins !

Fanfares et canons fêtent à leur manière
Un Héros comme ceux que tu chérissais tant ;
Pour le fêter aussi, reste avec nous, grand’mere :
Ton petit-fils sera content !

Tu ne sais rien de lui, ni son nom, ni sa Gloire ;
Mais lui te connaissait, t’aimait et te servait…
Et je vais, en deux mots, te raconter l’Histoire
De ton enfant, Pierre Bouvet :

Fils d’un héros, futur Corsaire,
Sur la flûte : le Nécessaire
À dix ans il bravait les flots ;
Et, penché sur les bastingages,
Il parlait déjà d’abordages
À ses amis, les matelots !

Et le voilà sur l’Atalante !
La Course était toujours trop lente
Pour le valeureux lieutenant :
Prisonnier de la Flotte anglaise,
On l’échange et, tout à son aise,
Il construit son Entreprenant !

Ah ! la felouque merveilleuse !
Et comme elle a bien, l’orgueilleuse,