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À sept ans, pour suivre son père,
Il quittait déjà son repaire
Ce petit lionceau normand,
Et les chansons du vent farouche
Remplaçaient autour de sa couche
Les berceuses de la maman.


Avant même de savoir lire
Il « savait » déjà son navire
Ce digne fils des fiers Doublets,
Et, penché sur les bastingages,
Il rêvait déjà d’abordages
Et détestait déjà l’Anglais.

Car il était bien de la Race
De ceux-là que rien ne terrasse,
De ceux que commandait Rollon :
De la Race hardie et blonde
Qui découvrit le Nouveau-Monde
Bien avant Christophe-Colomb.

Ses vaisseaux étaient les charrues
Éventrant les flottes bourrues
Du Hollandais et du Saxon,
Et la Mer fut un champ fertile
Quand, sur le Sans-Peur et l’Utile,
11 allait rentrer sa Moisson !

Pour faire trembler d’épouvante
Ses ennemis, au vent qui vente
On n’avait qu’à jeter son nom,