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« — Tais-toi, car tu n’es pas drôle,
Qui m’dit Laisse arriver ! »
Et, v’lan, dessus son épaule
Je me sens enlever…
Puis, au petit trot
Nous battons en r’traite,
Numa vif comme un biquot…
Moi, pleurant comme une bête…
Sur le dos d’mon Moko ;
Oh ! Oh !
Que sacré p’tit Moko !

Blessés tous deux, — fiers quand même —
Nous rallions le camp,
Ayant reçu le Baptême
De la poudre et du sang !
C’qui prouv’, matelots
D’Bretagne et d’Provence,
Que le Breton et l’Moko
N’ont qu’un cœur pour la France :
Un cœur sous deux tricots…
Oh ! Oh !
C’est kif-kif bourriquot !

Aussi, p’tit mousse et novice
Qui s’rez marins bientôt,
Je vous souhaite, au service,
Un Moko pour mat’lot :
C’est gai sur l’bateau,
C’est brave en campagne,
Pour vous ça risque sa peau !