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Et fais-toi maternelle et douce
Pour recevoir le Héros mort ;

Car voici qu’un rapide esquif
Ayant tous nos cœurs à la traîne
T’a, dans les flancs de sa carène,
Rapporté ton fils adoptif !

Il s’était embarqué, joyeux,
Pour des croisières triomphales,
Cap sur les Mers orientales
Et les Pays mystérieux ;

Il avait, d’un cœur valeureux,
Quand sonna l’heure de combattre,
Réclamé l’honneur de se battre
Au poste le plus dangereux :

Il avait maintenu, luttant
Un contre mille et plus encore,
Notre pavillon tricolore
Sur les remparts du Peï-Tang !

Puis, mourant du Rêve si beau
Qu’il caressa toute sa vie,
Il tomba pour Dieu, la Patrie,
Vengeant la Croix et le Drapeau !

Il revient par ce jour d’été,
Kergresq, au rendez-vous suprême,
Mort sans doute, mais vivant quand même,
Debout dans l’Immortalité !

Dans tes rudes bras de granit
Ne le serre pas trop, falaise,