Page:Botrel - Coups de clairon, 1903.djvu/232

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ici-même, sur quelque estrade,
On cherche aussi Lancastre et Knoll,
Et Caverley, ton camarade
Quand vous combattiez l’Espagnol ;

À côté d’Olivier, ton frère,
Près de toi l’on s’attend à voir
Jean du Bois portant ta bannière
Où plane encore l’Aigle noir ;

Et l’on cherche tes capitaines
Et tes soldats : Kerlanhouët,
Rohan, Le Bègue de Yillaines,
Mauny, Tinténiac, Lescouët ;

Les Barons à côté des Rustres :
Les Bûcherons de Fougeray
Auprès des Chevaliers illustres
Du Combat des Trente et d’Auray ;

Tous tes vaillants compagnons d’armes,
Rudes Loups du hallier breton,
Cœurs de granit fondus en larmes
Au soir de Châteauneuf-Randon !…

… Car on t’aimait, Bertrand, pour ta laideur si belle,
Ton front si fier, tes yeux si droits, ton cœur si fort,
Et pour ton dévouement si breton, si fidèle,
Sur lequel on pouvait compter jusqu’à la mort !

Tous les cœurs te suivaient quand tu faisais Campagne.
Captif, au Prince Noir tu dis, avec raison :
« Il n’est pas une femme en France, une en Bretagne,
« Qui ne voudrait filer le lin pour ma rançon ! »