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Réponds ! qu’à la chaleur de ton cœur — ô merveille ! —
La pierre soit brisée et le plomb soit fondu !
Réponds ! N’est-il pas vrai, Bertrand, que ton cœur veille
Et qu’ils ne sont pas fous ceux qui l’ont entendu ?

C’est ta fête aujourd’hui ! Vois, ton église est pleine,
Dinan t’écoute : Parle ! Est-ce toi, vraiment toi
— Quand la Bretagne et quand la France sont en peine —
Cœur de Guesclin, qui bats ? et qui pleures ?…

une voix, sortant du cénotaphe :

Cœur de Guesclin, qui bats ? et qui pleures ?…— C’est moi !

les bretons, à voix basse :

Du cénotaphe où gît le rêve
De notre glorieux Passé
Une voix, tout à coup, s’élève :
La voix du Héros trépassé…

la bretonne

Ne porte plus de proche en proche
Tes refrains triomphants :
Tais-toi, tais-toi, vieille cloche !
Prières, restez en suspens !
Ne bougez plus, petits enfants !

les bretons

Bretons, chrétiens, tendez l’oreille
Et toi, sceptique, éteins ton sourire moqueur :
De Du Guesclin qui se réveille
Nous allons, sans doute, ô merveille !
Entendre parler le grand cœur !