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« À l’Est, au Nord, toujours je veille :
Voici que l’Anglais se réveille,
Plus arrogant sinon plus fort !
Le Léopard est en maraude :
Autour de moi toujours il rôde,
Prêt à me déchirer encor !

« Viens ! Il faudra que tu besognes,
Que tu disputes, que tu cognes,
Si tu veux être encor vainqueur !
Viens ! car les Grandes Compagnies
M’ont couverte d’ignominies
Et vont me ronger jusqu’au cœur !!!
..............

Alors, j’ai vu sous ta paupière,
Ô Bertrand ! des larmes de pierre
Qui s’en venaient de ton cœur mort,
Des larmes de rage impuissante
Qui de ta lèvre frémissante
Tombaient sur la Terre d’Armor…

Et, de chaque larme tombée,
Surgissait du sol une Épée,
La garde en bas, la pointe en l’air :
Et, pareil au blé quand il lève,
Chaque glaive frôlait un glaive
Et chacun lançait un éclair !