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LE BERCEAU DE DU GUESCLIN


Poésie récitée par l’auteur, à Broons[1], (aux lieux mêmes
où naquit Du Guesclin), au pied de la statue du Héros
.

À la mémoire de mon père.

Rêvant à la Fête prochaine,
L’autre jour, en me promenant,
Je me suis assis sous un chêne
Entre Broons et mon cher Dinan ;

C’était un vieux chêne sans force,
Tortu, bossu, ridé, cagneux
Et couvert d’un semblant d’écorce
Pareille au vieux manteau d’un gueux :

Et, lassé de ma longue marche,
J’allais m’assoupir à son pied
Quand je vis le vieux Patriarche
Raidir son gros torse estropié ;

Puis, sur un ton plein de mystère,
Empruntant sa voix au Vent fou,
Le pauvre chêne solitaire
Se mit à parler tout à coup :

  1. Le père et les ancêtres paternels de Botrel étaient natifs de Broons.(N. D. L’É.).