Page:Botrel - Coups de clairon, 1903.djvu/166

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Mère, on part à la découverte,
« Adieu ! ».… les voilà fils des Flots !
Tout enfant, c’est la Vague verte
Qui fit d’eux de fiers matelots !

Ils ont fait flotter sur le Monde
Le pavillon aux trois couleurs :
Sur les Chinois à tête ronde
Et sur les Mexicains en pleurs ;
Crimée, Italie, à la ronde
Ont vu ces rudes batailleurs :
Ils ont fait planer sur le Monde,
Le Monde entier, nos trois couleurs !

À coups de hache d’abordage
Au milieu des Pruscos — ces gueux ! —
Ils se sont ouvert un passage
Au Bourget, à la Gare-aux-Bœufs ;
Les « casques pointus » — quel carnage ! —
Comme épis tombaient autour d’eux :
À coups de hache d’abordage
En ont-ils fendu de ces gueux !

Aussi, contemplez leur poitrine :
Vrai, c’est-y pas éblouissant ?
Ces rubans-là, dans la Marine,
Faut les payer avec son sang…
Et voilà pourquoi je m’incline
Bien bas devant eux, en passant,
Car ces rubans, dans la Marine,
Faut les payer avec son sang !