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Et ces voix te diront qu’il faut qu’on vive et meure
Pour garder du péril la Patrie et la Foi ;
Des cris, d’immenses cris emplissent la demeure :
« Vivent la France et Dieu ! Vive le Pape-Roi » !

Tous les morts de Loigny, du Mans et de Cercotte
De Castelfidardo, de Rome et Mentana,
Doivent hanter, la nuit, la douce Basse-Motte
Chez celui qui, jadis, les menait au combat ;

Car ils l’aiment toujours, comme ils l’aimaient naguère,
Leur Charette, leur chef si vaillant et si beau ;
S’il poussait, tout à coup, son ancien cri de Guerre
Tous ils se lèveraient, tout armés, du tombeau !

À la Force d’hier, la Grâce féminine
Prêterait son concours, s’il le fallait demain :
Héros, fils de héros, ce fut une héroïne
Qui, dans sa rude main, mit sa petite main ![1]

Oui, toi qui viens ici comme en pèlerinage,
Découvre-toi, salue ainsi qu’en un Saint Lieu :
Car c’est vraiment un Temple — un Temple d’un autre âge —
La Gloire en est le Culte et la France le Dieu !



  1. Durant les guerres d’Amérique, Mme de Charette, encore enfant, sauva par son sang-froid un régiment qui, en remerciement, lui donna son drapeau.