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Nous vidons un dernier pot :

C’est à boire, à boire, à boire,
C’est à boire qu’il nous faut !

Et voilà, gaîment, la troupe
Qui s’en va, le sac au dos ;
À travers la plaine on coupe
Et l’on fredonne, aux repos :

C’est la soupe, la soupe, la soupe,
C’est la soupe qu’il nous faut !

Quand la diane sonne « En route ! »
On se réveille en sursaut :
« Cantinière ! on n’y voit goutte,
Par où donc est ton tonneau ?

C’est la goutte, la goutte, la goutte,
C’est la goutte qu’il nous faut ! »

Tout à coup, une décharge
Nous couche un tas sur le dos…
Le clairon, d’un souffle large,
Nous fait frémir jusqu’aux os :

C’est la charge, la charge,
C’est la charge qu’il nous faut !

Les Pruscos en avalanche
Nous ont débordés bientôt…
… Et, le soir, la neige blanche
Nous couvre de son manteau :

C’est la Revanche, la Revanche,
C’est la Revanche qu’il nous faut !