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— « Les enfants, comme chaque année,
« Auront les présents les plus beaux :
« Moi, je n’ai pas de cheminée,
« Je n’ai pas même de sabots !

« Les petits gâs de nos villages
« N’ont guère besoin de jouets :
« C’est si joli les coquillages,
« Les tas de sable et les galets !

« Aussi, pour vivre bien à l’aise,
« Je ne demande au bon Jésus
« Qu’une maison sur la falaise
« D’où l’on ne me chasserait plus.

« Puis, enfin, comme tout le monde,
« Ne pourrais-je donc pas avoir
« Une maman, qui parfois gronde,
« Mais qui vous embrasse le soir ? »

Et, souriant à ce doux rêve,
L’enfant s’endormit doucement :
Le mal un instant faisait trêve
Pour le prendre plus sûrement !


A l’heure où Noël vient sur terre
Le petit mousse trépassa,
Et, dans la nuit du grand Mystère,
Ses vœux Jésus les exauça :