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III

Mais à la chercher, comme un fou
De ci, de là…, je ne sais où,
Mon existence s’est passée ;
Et ce n’est que de loin en loin
Que je songeais au petit coin
Où m’ « espérait » ma fiancée !

IV

Enfin, par un beau jour d’été,
Vieilli sans m’en être douté,
Je revins dans notre village :
Une petite fille en deuil
Jouait au soleil sur un seuil,
Près d’une vieille au doux visage.

V

Et la fillette, trait pour trait,
Me parut le vivant portrait
De ma camarade d’enfance :
C’était bien l’azur de ses yeux
Et l’or de ses cheveux soyeux
Et son sourire d’innocence !

VI

« Ta maman, lui dis-je tout bas,
« Se nomme Lison, n’est-ce pas ?
— Maman ? Elle est au cimetière.
« Mais si Lison, certainement,
« N’était pas le nom de Maman…
« C’est celui de bonne Grand’mère ! »