Mais à la chercher, comme un fou
De ci, de là…, je ne sais où,
Mon existence s’est passée ;
Et ce n’est que de loin en loin
Que je songeais au petit coin
Où m’ « espérait » ma fiancée !
Enfin, par un beau jour d’été,
Vieilli sans m’en être douté,
Je revins dans notre village :
Une petite fille en deuil
Jouait au soleil sur un seuil,
Près d’une vieille au doux visage.
Et la fillette, trait pour trait,
Me parut le vivant portrait
De ma camarade d’enfance :
C’était bien l’azur de ses yeux
Et l’or de ses cheveux soyeux
Et son sourire d’innocence !
« Ta maman, lui dis-je tout bas,
« Se nomme Lison, n’est-ce pas ?
— Maman ? Elle est au cimetière.
« Mais si Lison, certainement,
« N’était pas le nom de Maman…
« C’est celui de bonne Grand’mère ! »