Page:Bossuet - Textes choisis et commentés par H. Brémond, tome 1 - 1913.djvu/211

Cette page a été validée par deux contributeurs.

avant qu’il nous parle ; contemplons en respect et en silence ce Verbe divin à l’autel, avant qu’il nous enseigne dans cette chaire. Que nos cœurs seront bien ouverts à la doctrine céleste par cette sainte préparation ! Pratiquez-la, chrétiens. Ainsi Notre-Seigneur Jésus-Christ puisse être votre docteur ! Ainsi les eaux sacrées de son Évangile puissent tellement arroser vos âmes, qu’elles y deviennent une fontaine qui jaillisse à la vie éternelle : que je vous souhaite au nom du Père [et du Fils, et du Saint-Esprit !]


XI

SERMON SUR L’AMBITION


Quatrième dimanche du Carême du Louvre, 10 mars 1662.


Comme nous l’avons dit, Bossuet a prêché deux carêmes devant le roi : celui du Louvre en 1662 et celui de Saint-Germain-en-Laye, en 1666. Du premier de ces deux carêmes royaux, nous donnerons le sermon sur l’ambition, celui sur la mort et celui sur l’ardeur de la pénitence. Le manuscrit de ces trois sermons a été conservé.


Jesus ergo, cum cognovisset quia venturi essent ut raperent eum et facerent eum regem, fugit iterum in montem ipse solus.
Jésus ayant connu que tout le peuple viendrait pour l’enlever et le faire roi, s’enfuit à la montagne tout seul.
(Joan., vi, 15.)


Je reconnais Jésus-Christ à cette fuite généreuse, qui lui fait chercher dans le désert un asile contre les honneurs qu’on lui prépare. Celui qui venait se charger d’opprobres devait éviter les grandeurs humaines ; mon Sauveur ne connaît sur