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autres que i’ay destinez au Public, & dont on trouvera les titres au commencement de ce Volume ; si bien, MONSIEVR, que ie puis dire que vous estes en quelque sorte l’Auteur, aussi bien que moy, puisque vous y avez tant contribué. J’ai trouué, dans cette grande Ville, peu de personnes aussi officieuses, & aussi obligeantes que vous ; & c’est ce qui augmente mon ressentiment & ma reconnoissance. Je confesse pourtant que i’en dois beaucoup à M. vostre frére, qui ne m’a rien refusé de ce qui estoit en son pouvoir, pour l’avancement de mes travaux. Et certes, la générosité est une qualité tellement attachée à votre famille, qu’on peut dire qu’elle y est héréditaire, puis qu’on la louoit dans les Estats des anciens Ducs de Bourgogne, en ceux de qui vous tiret vostre origine comme on la loue aujourdhuy en vous, à Paris, & dans toute la France. Je serois ingrat, si ie n’avouois aussi, que je suis redevable de beaucoup de faveurs à M. Borel Ambassadeur de Messieurs les Estats des Provinces-Unies en cette Cour & que j’ay appris, en la conversation de Messieurs Gassend, de la Mothe-le-Vayer, & Chapelain, des choses que je n’avois point découuertes dans les Livres. Aussi, par leur profond sçavoir, par leur jugement exquis, & par leur rare probité, ont-ils obtenu, & dans ce Royaume, & par toute l’Europe, une telle reputation, qu’il y a peu d’hommes à présent qui en possédent une aussi générale & aussi pure. Pour M. de Pelisson-Fontanier, outre que je puis parler de luy de la mesme sorte, je dois ce témoignage à la vérité & à son affection, que dés mon enfance il m’en a donné des preuves si effectives ; que je ne pourray iamais rencontrer assez d’occasions de luy en rendre de pareilles de la mienne ; mais ce n’est pas une des moindres obligations que je luy aye, que celle de m’avoir procuré l’honneur de vostre connoissance, que je mets au rang de mes biens les plus précieux. Je n’ai point fait de difficulté de parler en ce lieu de toutes ces Personnes illustres, & de les joindre avec vous, MONSIEUR, parce qu’ils sont vos amis intimes, & que je sçay qu’on ne les peut estimer plus que vous faites. D’ailleurs, j’ay esté bien-aise de marquer ma gratitude envers vous & envers eux, puis-qu’eux & vous faites profession de mesmes vertus, & que vous m’honorez, tous d’une bienveuillance particuliere, que ie n’ay point éprouvée ailleurs, & que ie ne pouvois prétendre par mon mérite ; mais dont j’essyeray de ne me rendre point indigne, afin de vous faire connoître que personne n’est plus véritablement que moy,


MONSIEUR,


Vostre tres-humble, & tres-obeïssant Serviteur,
P. Borel.