rais très sensible à cette condescendance, de vouloir bien me faire l’honneur et l’amitié de me guillotiner.
— Qu’est cela ?
— Je désirerais ardemment que vous me guillotinassiez !
— C’est pousser loin la plaisanterie ; êtes-vous venu, jeune homme, m’insulter jusque chez moi ?
— Loin, bien loin cette pensée : je vous en prie, écoutez-moi, la démarche que je fais auprès de vous est grave et sérieuse.
— Si je ne craignais d’être impoli, je vous dirais tout cru que vous me semblez en démence.
— Je le semblerais à beaucoup d’autres, monsieur. Je jure par toutes vos œsophagotomies que j’ai mes saines et entières facultés ; seulement, le service que je vous prie de me rendre n’est point dans nos mœurs, c’est-à-dire dans les mœurs de la foule, et quiconque ne fait pas strictement ce que fait la foule est un fou.
— Vous êtes honnête, je le vois. Je veux bien croire que vous n’avez eu nulle intention de m’insulter, ni de me faire ressouvenir de ma