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CHANT IV.

Ce fier régime augmente l’appétit ;
Sa bourſe fut bientôt à l’agonie.
Elle pleura, s’arracha les cheveux.
Voyez gémir l’imprudente fillette !
Son cœur pouſſé par de contraires vœux,
Eſt devenu la frêle girouette,
Triſte jouet des vents tumultueux.
Que faire enfin ? les extrêmes ſe touchent ;
La faim, la ſoif tellement l’effarouchent :
Allons, dit-elle, & ſans plus différer…
Mais perdre, hélas ! de ſi douces careſſes !
Et quel moyen de conſoler mes ſens,
De remplacer d’éternelles tendreſſes !
Hé bien, j’aurai, s’il le faut, dix Amants !
Les grands malheurs font les grands ſentiments.

 Fort à propos dans la maiſon voiſine,
Lucrece alors, avec trente valets,
En grand fracas vint loger ſes attraits.

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