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CHANT II.

Adieu, ma ſœur, adieu, juſqu’au revoir.

 La Dame alors revient en diligence,
Le cœur ſerré, pleurant ſon imprudence,
Et maudiſſant ce funeſte projet.
Qu’a-t-elle dit, hélas ! qu’a-t-elle fait !
Comment pouvoir ſupporter cette abſence !
Et cependant, au fond, ce n’eſt qu’un jour.
Ah ! c’eſt un ſiecle ! ainſi compte l’Amour.
Vous concevez que la nuit fut fort tendre ;
On n’entendit que le bruit des ſoupirs,
Tous précédés, ou ſuivis des plaiſirs :
Un doux repos vint enfin les ſuſpendre.
Mais quel réveil ! quel trouble ! quel moment !
L’ame, ſans doute, a ſes preſſentimens !
Ah ! c’eſt ſa faute ; elle fut fort peu ſage,
Trop confiante, & connut mal le prix
D’un tendre Amant que l’on tient au logis,
Point indiſcret, & ſur-tout point volage ;

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