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sculpture, architecture, gravure semblaient seuls se partager l’honneur d’avoir un historien. La musique devait encore attendre quelques années pour obtenir, dans cet enseignement, droit officiel de vie et de cité.

C’est à l’École Normale que R. Rolland eut, dès 1895, comme élève de seconde année, Charles Péguy, futur fondateur et gérant des Cahiers de la Quinzaine. La camaraderie d’élève à professeur se changa très vite en une solide amitié. R. Rolland sera un des premiers auteurs qu’éditera Péguy dès 1898, dans les « Cahiers » antérieurs aux Cahiers de la Quinzaine ; celui-ci n’écrira pas un livre sans que la première édition n’en soit établie par les soins de celui-là.


Ses premiers Essais dramatiques (1898-1902) : Saint-Louis, — Aërt, — Les Loups.

Sa vie universitaire fixée, R. Rolland peut enfin s’abandonner à sa fièvre d’écrire. Voici longtemps qu’il rêvait d’une réforme du théâtre français ; il considérait les pièces qu’il avait composées en Italie comme des essais et ne voulait pas les publier. Enfin parut dans la Revue de Paris (mars-avril 1897), Saint-Louis,[1] poème dramatique en cinq actes, écrit dès 1894, dans la façon de Shakespeare. Les lecteurs de la revue ne semblent pas avoir beaucoup goûté ce drame de « l’exaltation religieuse » qui montre le saint Roi, triomphant de nombreux obstacles par la vertu de sa foi, puis mourant pieusement au pied de la montagne, du haut de laquelle

  1. Cf. Bibliographie n° 1.