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Le lord Craff.

Ne voilà-t-il pas mon homme d’esprit qu’un rien distrait, qu’une niaiserie occupe, tandis qu’on agite une question sérieuse !

Le Marquis.

Eh ! monsieur, ne voyez-vous pas que c’est une manière adroite dont je me sers pour vous avertir poliment de finir une dissertation qui me fatigue ?

Le lord Craff.

C’est une chose étonnante que le bon sens vous soit à charge, et qu’il n’y ait que la bagatelle…

Le Marquis, l’interrompant en chantant.

Sans l’Amour et sans ses charmes
Tout languit dans l’univers…

Le lord Craff, l’interrompant à son tour.

Pour un garçon qui fait métier de politesse, c’est bien en manquer ; et je suis bien bon de vouloir faire entendre raison à un calotin.

Le Marquis.

Halte-là, monsieur. Quand on nous attaque par un trait, par un bon mot, nous tâchons d’y répondre par un autre ; mais, quand on va jusqu’à l’insulte, qu’on nous dit grossièrement des injures, voici notre réplique. (Il tire son épée.)