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versation. Mort de ma vie ! Je ne permettrai pas que vous fassiez un pareil mariage, ou vous me donnerez mon congé tout-à-l’heure.

Éliante.

Que veux-tu que je fasse ?

Finette.

Que vous ayez le courage de vous rendre heureuse, et que vous épousiez un homme de mon pays, un Français. Considérez, madame, que c’est la meilleure pâte de maris qu’il y ait au monde ; qu’ils doivent servir de modèle aux autres nations, et qu’un Français a cent fois plus de politesse et de complaisance pour sa femme qu’un Anglais n’en a pour sa maîtresse. Une belle dame comme vous seroit adorée de son mari en France. Il ne croiroit pas pouvoir faire un meilleur usage de son bien que de l’employer à se ruiner pour vous. Il n’auroit pas de plus grand plaisir que de vous voir, brillante et parée, attirer tous les regards, assujettir tous les cœurs. Le premier appartement, le meilleur carrosse, et les plus beaux laquais seroient pour madame. Vous verriez sans cesse une foule d’adorateurs empressés à vous plaire, ingénieux à vous amuser, étudier vos goûts, prévenir vos désirs, s’épuiser en fêtes galantes, vous promener de plaisirs en plaisirs,