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J’ai soupiré, langui pour un jeune écolier,
Mais langui constamment pendant un mois entier.

Le Baron.

Une telle constance est vraiment admirable !

La Comtesse, à Lucile.

L’amour vous paroît donc bien beau, bien adorable ?

Lucile.

À mon âge, l’on doit se taire là-dessus,
Madame ; et je m’en vais de peur d’en dire plus.

La Comtesse.

Choisissez pour époux, si vous êtes bien sage,
Un homme moins couru, et qui soit de votre âge.
Ce n’est pas son avis, mais préférez le mien.

Lucile, à part.

C’est une folle au fond qui conseille fort bien.

(Elle sort.)



Scène III.

LE BARON, LA COMTESSE.
La Comtesse.

Non, je ne puis souffrir que ce nœud s’exécute.
Je passe chez l’abbé pendant une minute,
Et vais lui demander certain livre nouveau,
Qu’on dit bon, car il est vendu sous le manteau.
Ensuite je reviens, je vous le signifie,
Pour rompre votre hymen, ou le nœud qui nous lie.
Si votre amour l’emporte, adieu, plus d’amitié,
D’estime ni d’égards pour un homme noyé.