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La Comtesse.

Qu’entends-je ? Il prend le ton d’un amant langoureux.

Le Baron.

Je le suis en effet.

La Comtesse.

Je le suis en effet.Vous êtes amoureux ?

Le Baron.

Oui, beaucoup.

La Comtesse.

Oui, beaucoup.Je frémis du transport qui l’entraîne.

Le Baron, à Lucile.

De notre hymen ce soir je veux former la chaîne ;
Et votre père va…

Lucile

Et votre père va… Monsieur, l’avez-vous vu ?

Le Baron.

Empressement flatteur ! Je ne l’ai jamais pu.
J’ai manqué malgré moi l’heure qu’il m’a donnée.

La Comtesse.

Mais c’est un vrai délire, et j’en suis étonnée :
Si vous continuez, il faudra vous lier.
C’est cent fois pis, monsieur, que de vous marier.

Le Baron.

Mon ardeur est parfaite.

La Comtesse.

Mon ardeur est parfaite.Ah ! Des ardeurs parfaites !
Mais étant amoureux, et du ton dont vous l’êtes,
Adorant et brûlant pour l’objet le plus doux,
Que voulez-vous, monsieur, que l’on fasse de vous ?
Le monde va bientôt fuir votre compagnie.