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Le Baron.

Secouru ?Promptement.

Lucile.

Secouru ? Promptement.En quoi donc, je vous prie ?

Le Baron.

Il faut à son sujet parler à votre amie.
S’il n’étoit question que d’une folle ardeur,
Bien loin de vous presser d’agir en sa faveur,
Je vous le défendrois ; mais son amour est sage,
Et pour elle il s’agit d’un très grand mariage,
Où tout en même temps se trouvent réunis,
La naissance, le bien, avec l’âge assortis.
Son bonheur en dépend. Ainsi, mademoiselle,
C’est remplir le devoir d’une amitié fidèle.
Peignez donc à ses yeux le désespoir qu’il a,
Dites-lui qu’il se meurt.

Lucile.

Dites-lui qu’il se meurt.Elle le sait déjà.

Le Baron.

N’importe, exagérez son mérite, sa flamme.
Près d’elle employez tout pour attendrir son âme,
Et de son prétendu dites beaucoup de mal.
Peignez-le dissipé, fat, inconstant, brutal.

Lucile.

Je n’ose pas tout haut dire ce que j’en pense.

Le Baron.

Parlez, ne craignez rien.

Lucile.

Parlez, ne craignez rien.Oh ! sans la bienséance…