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petits fonctionnaires et autres, m’ont déclaré qu’ils s’abstenaient de fumer parce qu’ils étaient pauvres et ne voulaient pas s’exposer, une fois devenus nghièn, à l’horrible souffrance que cause la privation d’opium.

Bouilhet écrit, dans une de ses exquises poésies à propos d’un mandarin chinois :

“ Il fume l’opium au coucher du soleil, Sur sa porte en treillis, dans sa pipe à fleurs bleues. ” Comment le fin lettré qui étudiait si passionnément les livres chinois, put-il émettre si grosse hérésie ? Mais, malheureusement ! si ton mandarin fumait en plein air, le vent ferait vaciller la flamme de la lampe, et l’opium ne cuirait pas, il se brûlerait, il charbonnerait ! Que d’étranges niaiseries inspire Sa Divinité le Thuôc phiên ; fûtes-vous pas, dans le Tour du monde en quatre vingts jours ?, Oyez ceci : “ … des pipes d’opium, toutes chargées, sur une table du café. Le détective en glissa une dans la main de Passe-Partout qui l’alluma, en tira quelques bouffées et roula sous la table, ivre mort. ”

M. Verne termine par la phrase suivante sa