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Cette autre, c’est « Petite », l’enfant gâtée, dont tes parents ouvriers veulent faire une employée : rêve naïf de grandeur, que ta réalité se charge vite de dégonfler ; et c’est sa triste chasse à un emploi, l’odyssée de ses illusions et de ses déboires. — Plus pitoyable encore est la jeune bourgeoise déclassée, la fille instruite, timide, qu’on refuse partout, « parce qu’elle sait trop », honteuse de sa misère, terrifiée des démarches à faire, des humiliations à subir, sans armes dans le combat. — Et, le pire de tout : ces employées de grands magasins, que guette « la mise-à-pied », en temps de morte-saison, et qui s’espionnent les unes les autres, prêtes à se dénoncer, afin de détourner de soi le danger. — Tant d’autres : clients, patrons, ouvrières, — toute une galerie de portraits. Sans parler des remarques générales qui dépassait de beaucoup l’observation immédiate. Par exemple, sur la personnalité de la femme, ou sur l’antagonisme de la femme et de l’homme en amour. — Il ne faut pas une médiocre habileté pour animer de tant de vie un ouvrage de documentation pratique et précise sur le sort de l’ouvrière.

L’expression n’a pas toujours la parfaite