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sur son cheval Roland, et disparut dans les arbres comme une belle apparition.

« Grand’maman ! » dit Barounka, « comme je me réjouis d’aller au château ! Papa dit que madame la princesse a de si beaux tableaux ! » « Il y a, dit-on, un perroquet qui parle, dit Jean à son tour et en battant des mains. Vous verrez, grand’mère, combien vous serez étonnée ! »

Quant à la petite Adèle, elle considérait sa robe, et dit : « N’est-ce pas, grand’mère, que je mettrai une autre robe ? »

« Ah ! Seigneur mon Roi ! mais je n’ai pas regardé la petite ! Te voilà belle ! qu’est-ce donc que tu as fait ? » s’écria grand’mère en voyant comme la robe de la petite fille était salie.

« Je n’y peux rien, Jean m’a poussée, et je suis tombée sur les fraises, » dit l’enfant pour s’excuser.

« Vous avez toujours, à vous deux, des querelles ensemble. Madame la princesse aura pensé de vous quelque chose de beau, que vous êtes des petits diables ! Allons ! marchez vers la vénerie. Mais je vous le dis, à vous autres, garçons : Si vous recommencez à faire vos sottises, je ne vous emmène plus avec moi. » Telle fut la menace de grand’mère.

« Nous serons sages, » lui assurèrent les garçons.

« C’est ce que nous verrons ! » répondit grand’mère, en suivant, par derrière les enfants, le sentier qui, à travers la forêt, les conduisait à la maison du garde-forestier.

Ils ne cheminèrent pas longtemps sans se trouver entre des arbres très-feuillus, à travers lesquels ils apercevaient déjà la Ferme-blanche et la maison du