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Monsieur Beyer rapportait aux enfants de jolis cristaux, leur parlait des montagnes et des grottes où il les avait rencontrés ; il leur apportait aussi de cette mousse qui exhale un parfum de violettes et il se plaisait à leur parler du petit jardin de Riberçoul qui est de toute beauté, et où il avait pénétré un jour qu’il s’était égaré, par un terrible ouragan de neige, dans les montagnes. Pendant toute la journée que le chasseur passait chez eux, les garçonnets ne le quittaient pas d’un moment : ils allaient avec lui à la digue voir passer les trains de bois de flottage et marchaient avec lui sur les radeaux. Quand M. Beyer prenait congé d’eux le lendemain, ils se mettaient à pleurer et allaient avec grand’mère l’accompagner un bout de chemin. Mme Proschek lui remettait toujours autant de provisions pour sa route qu’il pouvait en porter. « Allons, disait-il ; à l’année prochaine, si Dieu nous la donne, nous nous reverrons ; portez-vous bien ! » C’était toujours ainsi qu’il faisait ses adieux ; puis il s’éloignait à grands pas. Et les enfants parlaient pendant plusieurs jours des merveilles et des frayeurs des Monts des Géants, et de monsieur Beyer qu’ils se réjouissaient déjà de revoir le printemps suivant.


iv.


Outre les fêtes annuelles, c’étaient les dimanches qui étaient aussi particulièrement chers aux enfants. Ils n’étaient point, pour lors, réveillés par grand’mère, partie de très grand-matin pour la ville, afin d’entendre la messe. Leur mère et aussi leur père,