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était situé un petit jardin planté de roses, de violettes, de réséda, entre les planches de salade et de persil, et avec divers menus légumes encore. Au nord-est se trouvait un verger, derrière lequel un pré s’étendait jusqu’au moulin. Un grand et vieux poirier était planté tout près du bâtiment, élargissant ses branches par-dessus le toit, sous lequel des hirondelles avaient construit leurs nids. Au sud-ouest était un plus petit bâtiment d’exploitation, derrière lequel s’étendait une haie de broussailles et de buissons formant clôture jusqu’en haut de la digue. Au milieu de la cour était un tilleul ; et sous le tilleul, un banc. Deux chemins conduisaient autour du bâtiment : un chemin de voiture par lequel on pouvait arriver, le long de la rivière, jusqu’à la ferme de Riesenbourg et à la Montagne Rouge ; que si l’on se dirigeait vers le bas du moulin, et en suivant le cours de la rivière, on arrivait à la petite ville la plus voisine, distante d’environ une lieue. Cette rivière s’appelle la sauvage Oupa ; elle sort des montagnes des Géants, par-dessus les pentes du terrain et les rochers ; serpente et se précipite à travers d’étroits vallons jusque dans la plaine, d’où elle va, sans obstacle, se verser dans l’Elbe, entre une rive verdoyante et basse d’un côté, et une autre élevée, plantée d’arbres divers. Au-devant du bâtiment, et tout près du petit jardin, était un trottoir, au long de la rigole que le meunier avait pratiquée de la digue au moulin.

Un petit pont sur la rigole conduisait du corps de logis vers le côté où se trouvaient un grand four et le séchoir. Quand en automne les claies, au sé-