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madame la princesse ne le trouverait point mal, à raison d’affection qu’elle portait à grand’mère et à ses petits-enfants. Barounka n’apportait plus à sa sœur Adèle de ces petites friandises, ou qu’elle aurait achetées pour son Kreutzer ou qu’elle eut reçu de ses camarades qu’elle aidait à faire leurs thèmes allemands. Aussitôt qu’une marchande de cerises s’était établie aux abords de l’école, on ne manquait guère de dépenser le Kreutzer pour en acheter.

Quand en revenant de l’école les enfants passaient par la chênaie, ils cueillaient des fraises. Barounka faisant une sorte de cornet avec de l’écorce de bouleau et le remplissait de fraises pour sa sœur, et quand les fraises ne donnaient plus, c’était le tour des airelles et des noisettes. Grand’mère de son côté rapportait des champignons, et apprenait aux enfants à distinguer les bons.

La fin du mois de juillet était venue ; la princesse, et avec elle, M. Proschek devaient arriver au commencement du mois d’août ; ajoutez à cette joie des enfants celle des vacances de leur école. Madame Proschek passait presque toutes ses journées au château pour veiller à ce tout y fût bien en ordre même dans les plus petits recoins. Le jardinier devait se donner beaucoup de mouvement pour prendre soin à chaque plate-bande et prendre garde à ce que chaque fleurette poussât de la manière dont il la désirait. Il devait voir aux gazons des pelouses, si des brins d’herbe, poussés plus épais et plus longs, n’avaient pas besoin d’être ramenés par les ciseaux à la longueur des autres. Il devait aller voir, de