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« Mais qu’est-ce que cela fait qu’il le voie ? Va, Orlik, apporte-le lui ; il n’est pas chargé. »

« Non, papa, il ne l’est pas ; car c’est avec le dernier coup que j’ai tiré sur le milan, » dit le jeune garçon.

« Et tu l’as tué, ton coup a porté ; tu peux en être fier. Va le montrer aux garçons » Et ils sortirent tous joyeusement avec Orel. Grand’mère était pourtant inquiète, encore que M. Beyer lui eut assuré que le fusil n’était pas chargé, et qu’Orlik prendrait attention aux enfants. Pour se tranquilliser, elle les suivit.

« Mais tu portes donc le nom d’un oiseau, » demanda Adèle à Orel, quand ils furent dehors, et pendant que Jenik et Guillaume regardaient le milan abattu ?

« Je m’appelle de mon nom propre Aurel, ré pondit-il en souriant ; mais papa aime mieux me nommer Orel, et, c’est le nom que je préfère aussi. Orel est un bel oiseau.[1]) Mon papa en a déjà tué un.

« Je le crois bien, » dit Jean ; je veux te montrer un aigle et d’autres animaux, que j’ai en peinture dans un livre, cadeau reçu à ma fête ; viens avec moi. Et là-dessus il prenait Orel par la main et entre dans la chambre, où il se met à lui montrer les dessins.

L’examen des animaux n’intéressa pas seulement Orel, mais aussi monsieur Beyer qui les vit avec

  1. (Orel, aigle, en tchèque.)