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« Il ne m’avait jamais baisée, cette coutume n’existe pas entre nous, mais dans sa joie, le pauvre garçon ne savait pas même ce qu’il faisait. »

Et qu’est ce que ta mère va dire ? Qu’est-ce qu’en diront les nôtres ? lui demandais-je, et mon cœur tremblait de joie et de peur.

« Mais qu’en pourraient-ils dire : ils nous aiment, et ils ne voudraient pas que je meure d’affliction. »

« Mon Dieu, Georges ! il faut pourtant que nous recevions leur bénédiction ! — Georges ne répondit rien, mais son oncle s’avança auprès de nous, fit signe à Georges de sortir et me parla ainsi : Madeleine, tu es une fille pieuse ; tu me plais ; je vois que Georges sera heureux avec toi, et qu’il n’a pas soupiré en vain après toi. Si c’était un autre homme, je m’y opposerais, mais c’est qu’il a sa tête. Si je n’avais pas été là, il se fut désespère après son enrôlement ; mais j’ai tâché de le consoler et n’y suis parvenu qu’en obtenant pour lui la permission de se marier. Je ne puis avoir recours au mensonge. Il ne peut retourner en Bohême, et toi si tu y retournes maintenant, qui sait si tes parents ne te dissuaderont pas de l’épouser. Mais quand vous serez mariés, je partirai avec toi à Oleschnitz et alors tes parents ne vous refuseront pas leur bénédiction. En attendant nous remettrons aux pélerins une lettre pour eux. C’est après-demain que, la cérémonie des épousailles aura lieu dans la chapelle militaire ; je me chargerai de remplacer vos parents, et je prends toute responsabilité sur ma conscience.

Madeleine, regarde moi bien : Mes cheveux sont blancs, comme neige. Crois-tu que j’assumerais sur