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« Tu peux lui aider à les faire, mais non pas les lui faire, toi seule ; autrement, elle n’apprendrait rien. — »

« Oh ! quant à cela, elle n’est pas obligée de le savoir ; si nous l’apprenons, c’est parce que monsieur le maître l’exige. »

« Et parce que monsieur le maître veut que l’on fasse de vous quelque chose dans le monde. Plus vous en saurez, et plus facilement vous ferez votre chemin. Et la langue allemande est pourtant nécessaire ; vous voyez bien que je ne peux même pas m’entretenir avec votre père, parce que je ne sais pas l’allemand. »

Mais papa vous comprend cependant, et vous le comprenez aussi, quoique vous ne parliez pas allemand. Comme à Zlitsch on ne parle que bohême, Anina n’a pas besoin de l’allemand ; elle a dit que, quand elle voudra le savoir, elle irait en Allemagne. Mais monsieur le maître ne l’entend pas autrement. Et personne n’aine à apprendre l’allemand par le moyen de cette dictée ! c’est si difficile ! Si c’était du bohême, cela irait comme le « Notre Père. »

« Allons ! comme vous n’êtes pas encore en état de raisonner là-dessus, vous n’avez qu’à obéir, et à étudier tout avec joie. Et les garçons ont-ils obéi ? »

Et oui, si ce n’est que Jeník s’est mis à folâtrer avec les autres, pendant que le maître était sorti de la salle ; ils ont sauté par-dessus les bancs. Mais je le lui ai dit aussitôt.

« Qu’est-ce que tu m’as dit, toi ? J’ai cessé de moi-même, et parce que j’entendais revenir monsieur le maître. »