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« Cela signifie, dit-elle, que celui qui est en tête du banc, surveille ceux de ses camarades qui occupent le même banc que lui, et qu’il note celui qui ne se comporterait pas comme il faut. »

« Il me semble que chez nous celui-là s’appelle surveillant, ou moniteur ; mais ce n’était jamais que le plus sage et le plus appliqué de tout le banc, qui surveillait ainsi les autres, et monsieur le maître ne le nommait pas moniteur de si tôt. »

« Aussi Antoine Kopřiva, en sortant de l’école, nous a-t-il fait le reproche que, si nous n’étions pas Proschek, le maître ne ferait pas tant de cérémonies avec nous. »

Et cela fut dit par Barounka sur un ton de plainte.

« N’allez pas croire que M. le maître fasse des exceptions en votre faveur ! Si vous le méritiez, il vous punirait comme il ferait Kopřiva ; ce qu’il en a fait aujourd’hui avec vous n’a été que pour vous attirer à l’école par un sentiment d’honneur, afin que vous y veniez avec plaisir et que vous vous y montriez toujours obéissants. — Et qu’est-ce que vous avez appris aujourd’hui ? »

« Nous avons eu une dictée, » répondirent Barounka et ses petits frères.

« Qu’est-ce proprement qu’une dictée ? »

C’est-à-dire que le maître lit dans un livre lentement, et à haute voix, ce que nous devons écrire ; puis, il nous faut le traduire de l’allemand en bohême, et encore du bohême en allemand. »

« Et les autres enfants, comprennent-ils l’allemand ? » demanda grand’mère, qui, sur toutes choses