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des hurlements ; et si Mila ne les avait pas retenus, ils eussent joyeusement sauté en bas.

Vint ensuite Coudrna, qui raconta, quelle désolation régnait plus loin, en bas pays. L’eau avait emporté à Žlitsch deux bâtiments, dans l’un desquels se trouvait une vieille femme, qui, pour avoir barguigné, au lieu d’obéir tout de suite à l’ordre du messager, avait été surprise, sans ressource, par l’inondation. L’eau enlevait les ponts, les rasserelles, les arbres, en un mot, tout ce qui se trouvait sur son passage. Les habitants du moulin s’étaient déjà retirés dans les chambres du premier étage.

Christine vint voir, si elle ne pourrait pas apporter aux inondés de la Vieille-Blanchisserie quelque chose de chaud à manger ; mais ce ne fut pas possible ; et quand le hardi Mila essayait de traverser l’eau pour arriver jusqu’à elle, elle le pria elle-même, de rester là où il était.

Deux jours se passèrent dans ces alarmes ; ce ne fut qu’au troisième, que l’eau commença à décroître. Et comme les enfants furent étonnés à leur retour de la vénerie : le petit jardin était inondé ; le verger, recouvert d’une épaisse couche de vase ; et présentait ça et là, des espaces de terrain profondément creusé par l’eau ; les saules et les aunes étaient couverts de boue jusqu’à milieu, de leur hauteur ; les petites étables étaient minées ; le petit pont détruit ; les chenils emportés. Les garçons allèrent avec Adèle derrière le bâtiment voir si les petits arbres qu’ils avaient rapportés du bois l’année précédent étaient encore debout. Ils étaient intacts, aussi bien les