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mit, de son air le plus moqueur à schlaguer les épaules des femmes. Toutes en eurent leur part, même la maîtresse de la maison et jusqu’à Adèle ; il en donna aussi un coup à grand’mère, pour que les puces ne la pignassent point, ajouta-t-il en riant. Et comme s’il était de ceux qui venaient chanter le cantique de la fête de Pâques, monsieur le meûnier reçut aussi un œuf et une pomme. « Et comment avez-vous chanté vous autres ? » demanda le meûnier aux garçons.

Oui, en voilà de jolis garçons, dit Barounka d’un air quelque peu mécontent ! On ne peut pas les arracher du lit tous les autres jours ; et voilà qu’aujourd’hui, à peine étais-je levée, qu’ils étaient déjà dans la chambre pour me schlaguer, et là dessus le meûnier de rire et les garçons de se moquer aussi.

Monsieur le chasseur descendit pour remplir le même office ; aussi bien Mila et Thomas ; bref, on n’était pas en repos de toute la journée ; car dès que les filles apercevaient les garçons, elles cachèrent bien vite leurs épaules nues sous leurs tabliers.


xiii.


Le printemps s’enfuyait à grands pas. Le monde travaillait déjà dans les champs ; les lézards et les serpents se réchauffaient déjà sur le haut de la côte, en si grand nombre que les enfants qui allaient cueillir des violettes et des muguets sur la