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en poussant des cris de joie ; puis les garçons se réunirent pour chanter ensemble. « La mort flotte sur l’eau, un nouvel été nous arrive avec les œufs rouges de Pâques et les gâteaux d’un jaune doré, à leur tour, les filles chantèrent : « Été, été, été : où as tu été pendant un temps si long ? À la fontaine, auprès de l’eau, me lavant les pieds et les mains. La violette et la rose ne peuvent fleurir qu’autant que le bon Dieu les aide. » Et les garçons reprirent en chœur : « Saint Pierre de Rome, envoie nous une bouteille de vin, pour nous réjouir, et nous faire louer Dieu. »

« Entrez, entrez, nos chanteurs ! cria madame Proschek qui avait écouté dans la cour le chant des jeunes gens. » Oui entrez ! ce n’est pas du vin que nous vous donnerons, mais c’est pourtant quelque chose qui vous réjouira.

Les jeunes gens entrèrent dans la chambre ; Christine et les autres jeunes filles les y suivirent en grande joie et tout en chantant.

Le dimanche des Rameaux Barounka courut vers le bord de la rivière, pour cueillir de ces fleurettes qu’on trouvait toujours fleuries à cette époque, « comme elle savait qu’on en eût besoin ce jour là. C’était du moins ce que se pensait la fillette. Quand elle allait à la grande messe avec grand’mère, elles en portaient chacune un petit bouquet ; pour les faire bénir. Ce mercredi Saint, quand grand’mère avait fini de filer la quantité de qu’elle s’était imposée pour tout l’hiver ; quand Adèle la voyait porter le rouet au grenier la petite-fille s’écriait. C’est bien dommage que grand’mère monte son rouet au