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son instrument le registre de la valse nationale, et bon gré, mal gré, le meunier dut entrer en danse. À cette vue, les jeunes gens de claquer des mains, et à ce bruit, les femmes curieuses qui stationnaient dans la chambre en sortaient pour aller voir ce qui se passait dans la pièce de la cuisine. Dès leur entrée Thomas invita madame la meunière à danser avec lui. Une fois quitte de sa valse, le meunier engagea la maîtresse du lieu, et voilà que tous les anciens s’en mêlèrent aussi ; mais alors grand’mère se moqua bien de compère monsieur le meûnier.

À peine les rejouissances de la « nuit longue » passées, qu’il y eut encore fête au moulin ; on y avait tué le cochon gras, et fait des beignets : la famille Proschek et celle du chasseur s’y trouvaient invitées comme de droit. Le meûnier envoya un traîneau pour les prendre. Un peu plus tard, ce fut au tour de la maison du chasseur, et enfin à celui de la Vieille-Blanchisserie de recevoir au mieux leurs amis.

Et on y vint un jour avec le drame de « Dorothée ». Le rôle de l’empereur Dioclétien était rempli par un des fils de Coudrna nommé Venceslav ; sa sœur Lida jouait celui de la vierge Dorothée. Les rôles de deux grands de la cour, du juge, du bourreau et de ses aides étaient confiés à des garçons qui pouvaient bien être de Žernov. Les valets du bourreau et les courtisans avaient apporté de petites gibecières pour y mettre des cadeaux, ou récompenses de leur jeu théâtral.

Devant la maison des Proschek, se trouvait établie une longue glissoire, sur laquelle les acteurs prenaient, entretemps, leurs ébats ; la vierge Doro-