Page:Božena Němcová Grand-mère 1880.djvu/250

Cette page n’a pas encore été corrigée
— 240 —

de ce noël ; puis il chanta lui même : « Levez vous pasteurs, à la bonne nouvelle que le Sauveur nous est né à Bethléem, dans une étable » etc. « Tu as

raison Gaspar : si je n’entendais pas ce cantique-là la fête de Noël ne me paraîtrait pas si joyeuse, dit grand’mère que ce chant ravissait. Puis elle sortit, et mit dans la gibecière du berger une jolie récompense.

Le jour de la saint Étienne, les petits garçons de la Vieille-Blanchisserie allèrent au moulin et à la vénerie pour y chanter les noëls ; et s’ils n’étaient pas venus, la meunière eut pensé que quelque malheur leur était arrivé ; et elle serait accourue elle même à la Vieille-Blanchisserie. Bertic et François vinrent à leur tour, à la Vieille-Blanchisserie, pour y chanter les noëls.

Ces fêtes passées, les enfants se dirent que celle des trois Rois arrivait, et que monsieur le maître viendrait écrire leurs noms sur la porte et chanter le cantique. C’était après les Rois que les fileuses célébraient la « nuit longue ». Il était tout simple qu’il n’en fût question à la Vieille-Blanchis serie et au moulin comme au village, où il y avait beaucoup de jeunes gens ; ils choisissaient une reine et un roi, il avait musique, on ornait une quenouille et on donnait une tresse de cheveux. À la Vieille-Blanchisserie on prépara un festin, et on buvait encore quand tout à coup l’orgue de Barbarie se fit entendre derrière la porte ; et alors on se mit à danser dans la cuisine. Thomas était aussi venu, ainsi que le meunier et le chasseur ; il y avait aussi d’autres amis en sorte que la danse fut bientôt en