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« Est-ce que l’enfant Jésus nous apportera quelque chose ? » demandèrent les enfants secrètement à grand’mère, quand on commença à tout desservir.

« Je ne peux pas le savoir ; vous entendrez si l’on sonne, » leur répondit grand’mère. Les enfants se placèrent près de la fenêtre, pensant que le petit Jésus devait passer auprès, et qu’ils l’entendraient. « Comment ne savez pas qu’on ne peut pas voir, ni entendre l’enfant Jésus ? C’est au ciel qu’il est assis sur un trône de lumière et qu’il adresse aux enfants sages des cadeaux, que portent ses anges en descendant sur des nuages d’or. Vous n’entendez alors que la sonnerie des clochettes.

Les enfants regardaient par la fenêtre, tout en écoutant pieusement ce que grand’mère leur disait. Au même instant une clarté lumineuse entoura les fenêtres et l’on entendit, du dehors le son des cloches. Les enfants joignirent les mains, Adèle dit à demi voix : « Grand’mère cette lumière c’était bien l’enfant Jésus, n’est-ce pas ? » Grand’mère répondit par un oui. Au même instant, leur mère parut à la porte de la chambre, pour leur annoncer que l’enfant Jésus leur avait mis des cadeaux dans la petite chambre de grand’mère. C’en fut un remue-ménage, c’en fut aussi une joie quand ils virent un bel arbre de Noël orné, éclairé par une multitude des petites bougies, et chargé aussi d’une multitude de petits présents. Grand’mère ne connaissait pas cet usage ; il ne s’était point pratiqué dans son pays ; il lui plut pourtant ; et même, dès longtemps avant Noël, elle rappelait à sa fille le soin de faire arracher l’arbre et l’aidait à l’orner. « Cet usage règne assez