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beurre qu’elle y emploirait ; les jeunes tilles parlaient entre elles de la fonte de plomb, et les enfants se réjouissaient à l’avance et des bons gâteaux et des petites bougies qu’ils feraient brûler au dessus de l’eau, et de l’enfant Jésus et des étrennes.


xii.


C’était la coutume au moulin comme à la vénerie et aussi bien à la Vieille Blanchisserie, de donner à manger et à boire, tout son soûl, à quiconque y venait les jours de Noël et de Fête-Dieu ; et plutôt que de n’y recevoir personne à table, grand’mère serait allé inviter un hôte sur le grand chemin. Mais quelle joie fut la sienne quand l’un de ces jours bénis de Noël, elle vit arriver son fils Gaspar et son neveu d’Oleschnitz. Elle en pleura de joie toute la demie journée ; elle sortait à chaque moment de la cuisine, où elle était occupée à faire les gâteaux, pour aller dans la chambre voir son fils et demander à son neveu des nouvelles de telle et telle personne d’Oleschnitz. Elle dit plusieurs fois à ses petits-enfants : « Regardez bien votre oncle, il ressemble beaucoup à défunt votre grand’père, à cela près qu’il n’est pas si grand. Et les enfants examinaient leurs oncles de la tête aux pieds ; et les oncles leur plaisaient beaucoup mais pour le motif très particulier qu’ils répondaient à chacune de leurs questions.

Tous les ans, les enfants voulaient jeûner pour voir le petit cochon d’or, mais ils n’en vinrent