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four une oie, écoutez donc, comme l’histoire sera longue. » Et le récit était de nouveau fini.

Mais le pire était quand grand’mère parlait du petit chaperon rouge. Les enfants qui ne pouvaient l’entendre prenaient la fuite au premier mot ; à tout autre récit, ils auraient bien pu essayer de fléchir grand’mère ; mais pour cela encore, il leur était interdit de souffler mot, s’ils voulaient s’éviter d’entendre grand’mère répéter leurs propres paroles. Ayant fini par reconnaître qu’elle ne leur céderait point, ils prirent leur parti d’attendre patiemment l’arrivée des fileuses. C’était Christine qui arrivait toujours la première ; après elle Mila ; puis, Cécile Coudrna, qui descendait du château ; des filles de la connaissance d’Ursule et de Betca, la meunière y venait aussi quelque fois avec Marie, et aussi la femme du chasseur. Une fois par semaine Christine amenait la jeune femme de Thomas qui, plus tard, arrivait la chercher.

Pendant que les fileuses s’échauffaient, avant de s’asseoir à leur rouet, ou s’entretenait de différentes choses : des incidents du ménage, des nouvelles qu’on avait apprises. S’il y avait alors une fête, à laquelle fût attachée quelque coutume ou superstition nationale, elle fournissait matière à ce premier entretien.

C’est ainsi que, la veille de la saint Nicolas Christine demandait à Adèle, si elle avait déjà préparé un bas derrière sa fenêtre, parce qu’on avait déjà vu saint Nicolas se promener dans les environs. Grand’mère qui l’y mettra quand j’irai me coucher, avait répondu la fillette. « Mais n’y faites pas mettre