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après le guide reprenait son bâton, un garçon levait la croix, et ce fut au chant de leurs cantiques qu’ils poursuivirent le chemin du retour. C’était à la croisée des chemins, et non loin de Žernov que les gens de leurs maisons respectives les attendaient. Aussitôt qu’ils eurent entendu chanter, et vu le ruban rouge de la croix flotter au vent, les enfants sans donner le temps à la procession d’arriver, s’élancèrent au devant de leurs mères qui s’y trouvaient. Ils n’attendirent pas d’être au village pour souffler dans leurs nouvelles trompettes, faire résonner leurs petits fifres, chevaucher sur les dadas en bois, en même temps que les petites filles avaient déjà au bras, qui une poupée ; qui, un panier ; qui, une feuille d’images, avec de grands cœurs en pain d’épices, ou faits de massepain.

Après avoir récite les prières à la petite chapelle les pèlerins remercièrent leur guide : le garçon qui portait la croix la remit en place dans la chapelle ; et après qu’il eut porté à l’autel la couronne avec le ruban, ils se séparèrent pour rentrer chacun chez soi.

Lorsqu’en disant adieu Christine tendit la main à Annette, celle-ci vit la bague d’argent qui brillait au doigt de son amie, elle lui dit avec un sourire : ce n’est pas là celle que tu as achetée ? »

Christine devint un peu rouge, mais avant qu’elle eut eu le temps de répondre, Mila disait à Annette à demi-voix : « Elle m’a a donné le cœur, et je lui ai donné la main.

Joli échange ! Et je vous souhaite bien du bonheur ! » leur dit Annette.