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homme qui avait aussi recherché la fille, se présente avec des camarades pour lui barrer le chemin à cette place-ci même où nous sommes. Le combat commence entre les deux rivaux, et c’est Herman qui est tué. À cette vue, sa fiancée se plonge un couteau dans le sein.

Mais les invités de la noce tuèrent le rival, et il en arriva la mort de neuf personnes tuées. On leur a donné à toutes une sépulture commune, et en souvenir de l’évènement, on y a érigé neuf croix. C’est depuis ce temps qu’on arrange toujours ces croix, et quand en été nous passons quelque fois par ici, nous déposons souvent une couronne, en disant un Pater noster pour le repos de leurs âmes. Tel fut le récit d’Annette.

La vieille Fouscova qui tout en ramassant des champignons aux alentours avait écouté la narration, dit en hochant la tête : « Ce n’est pas comme cela, Annette. C’est au château de Litoboritz, et non à celui à Vizmbourg que Herman était page ; puis, la fiancée était de Svatonovitz. Et il a été tué avant d’arriver chez sa fiancée, avec son garçon d’honneur et avec l’entremetteur autorisé de ses fiançailles. La fiancée l’attendait ; mais ce fut en vain. On se mettait à table quand on entendit une sonnerie de deuil. La fiancée demanda par trois fois à sa mère, pour qui on sonnait la cloche funèbre ; et la mère qui ne voulait, qu’esquiver la question répondait tantôt que c’était pour celui-ci ; tantôt, que c’était pour celui-là, et jusqu’à ce qu’elle eut introduit la fiancée dans la sombre chambre, où Herman était étendu mort. Et quand sa fiancée l’eut vu, elle se