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non seulement un joli rosaire de pistachier, mais des images de saints et d’autres menus objets.

Mais quand elle se furent éloignées de cette boutique, Barounca dit : N’est-ce pas grand’mère, que vous avez payé à ce marchand ce qui manquait encore : j’ai bien vu que vous lui faisiez des signes, pour que Fouscova ne s’aperçut de rien.

« Si tu l’as vu, c’est bien tu l’as vu ! mais n’en parles pas plus loin à personne ; la main gauche ne doit jamais savoir, ce que donne la main droite, » répondit grand’mère.

Christine s’acheta une bague d’argent, sur laquelle étaient deux cœurs enflammés. Mila ne tarda pas à s’en acheter une, sur laquelle étaient deux mains entrelacées. Les pèlerins firent toucher tous ces cadeaux, et tout le monde conservait comme reliques, rosaires, bagues, images pieuses, ou livre de prières.

Après avoir réglé toutes les affaires, les pèlerins firent leurs remerciments à leurs hôtés ou à leurs hôtesses allèrent prier un moment encore à la fontaine miraculeuse, et reprirent le chemin du pays. On se reposa dans la forêt de Rtís, non loin des neuf croix, et près d’une fontaine. Comme ils étaient altérés, ils s’avancèrent vers la fontaine, et comme ils virent Christine offrir à boire à Mila dans les paumes de ses mains, ils lui demandèrent de les faire boire aussi de cette manière, ce qu’elle fit avec joie. Ensuite les anciens s’assirent sur l’herbe, et ce disant ce qu’ils avaient acheté, et combien cela leur avait coûté ; ou bien encore ils parlaient des autres processions de pèlerins, arrivés en même